La Sicile occidentale

Les lieux les plus connus et les premiers cités sont à l'est de l'île avec Taormine, Catane, les îles Éoliennes, Messine...

Pourtant l'ouest de la Sicile regorge de merveilles, de Cefalù jusqu'à Sciacca, les sites y sont nombreux et magnifiques.

Petit tout d'horizon pour une excursion en Sicile la dernière semaine du mois de mai.

Au départ de Toulouse jusqu'à Palerme, 2h de vol pour gagner quelques précieux degrés et découvrir une île magnifique. La plus grande de Méditerranée, bien que rattachée à l'italie, la Sicile est autonome et le sicilien est même assez éloigné de l'italien... pour sa langue j'entends. Autrement les racines méditerranéennes sont bien les mêmes (ils parlent fort, vite et en mouvement). 

L'arrivée en avion à Palerme est déjà une petite aventure, la piste de l'aéroport est en bord de mer. Des hublots, nous ne voyons que l'eau et pas la terre ferme, les quelques secondes qu'il faut pour assimiler la perspective est un peu perturbante.

Ma première vision de la Sicile est géologique et oui, je ne m'attendais pas à ce que le relief soit si abrupte et proche de la mer, du moins dans le nord de l'île. Quand on roule, on se retrouve abec la mer d'un côté et la montagne de l'autre. Et puis on se souvient que la Sicile est une île volcanique et qu'elle est composé de relief qui font suite aux Apennins...

Mon voyages commence par Cefalù.

La ville est très prisée, elle est envahi par les touristes à la haute saison mais reste un incontournable de la Sicile. Station balnéaire par excellence, vous serez face à des kilomètres de plages, mais attention la plupart des plages sont privées et il vous faudra payer pour accéder à un transat... toutefois l'instant farniente est une des activités phares de Cefalù. La vieille ville vaut le détour et se perdre dans ces petites rues est très agréables. plus on s'éloigne du vieux port et plus la ville devient attrayante. Véritable ville d'art et d'histoire, elle est rempli de petit magasins ou d'ateliers, une âme d'artiste règne dans les ruelles. 

En arrivant à Cefalù, on aperçoit un rocher qui domine la ville, si vous avez le courage montez-y. La première partie qui amène jusqu'à un premier belvédère est assez facile et accessible pour offrir déjà un très bon point de vue sur la ville et la mer. Pour grimper jusqu'au rocher, il vous faudra être plus équipé, bonnes chaussures, de l'eau. La dernière partie à un dénivelé assez important. Par contre une fois en haut, le Parco Della Rocca, la vue est à couper le souffle. 

Cefalù représente bien cette première sensation de relief proche de la mer. La plage, la ville, la montagne, tout se tient sans coupure entre les trois.

Une petite journée à Palerme avant de partir pour la côte ouest et en suite le sud. 

Palerme fait partie de ces lieux où on ne sait pas trop à quoi s'attendre... c'est plus une sensation, une atmosphère. À première vue, c'est pas emballant, la ville est pas très propre et certains quartiers semblent être laissés à l'abandon. 

Et puis passé acette barrière, et en voulant à tout prix découvrir cette ville qui dans mon imaginaire regorge d'histoire, on se laisse porté et en fait, la beauté du site surpasse allègrement le reste. On est même très submergé par cette ville, elle fascine et possède un patrimoine d'une richesse rare. Il y a une quantité astronomique de lieux à visiter : des oratoires, chapelles, palais, galeries, églises, catacombes, places, villas...

Au final, Palerme est le parfait mélange de tout ce qui fait l'imaginaire italien et la culture méditerranéenne. Un melting pot architectural où les vestiges arabes, les palais normands se marient au baroque sicilien.


Après Palerme, la prochaine étape est Castellammare del Golfo, autrefois port de pêche très important, la ville est aujourd'hui connue pour sa beauté. Et effectivement, elle fait partie de mes coups de cœur sicilien. Construite à flanc de falaise, toutes les maisons sont tournées vers la mer, elles sont colorées avec des toits terrasses... Petit conseil, préparez vos mollets aux nombreux escaliers qui façonnent la ville.

De nombreuses plaques, de club ou autres, sont apposées un peu partout sur ses murs.

Depuis Castellammare del Golfo, j'ai pris le bateau direction San Vito lo Capo, élue à plusieurs reprises comme étant la plus belle plage de Sicile... titre largement mérité !

La côte est riche de criques, villas, tours médiévales, on aperçoit la Tonnara di Scopello, qui a servi de décor à Ocean's Twelve.

San Vito lo Capo possède son "pain de sucre", le mont Moncao, une grande plage de sable blanc et un cœur de village tournée vers le marché des souvenirs. On pourrait s'arrêter là et pourtant au milieu de cette station balnéaire, on tombe sur le sanctuaire San Vito et La Chapelle Santa Crescenzia qui valent le coup d'oeil.

On peut faire la route terrestre entre les deux villes. Il existe aussi énormément de rando dans ce coin de Sicile. Les anciens systèmes d'irrigations de l'île ont été réhabilités pour créer des voies de randonnées. 

En descendant vers Trapani et Marsala, on croise de plus en plus de domaine qui proposent de l'oenotourisme. J'ai réussi à tomber sur une production de Chardonnay et oui... d'ailleurs il est très bon.

Pour les amateurs de vin, le nom de marsala est pour le moins évocateur... il faut se rendre dans une "enoteche" pour le goûter et par la même occasion profiter de cette cité animée, une pointe de culture anglaise lui donne sa personnalité.

S'il existe une ville étonnante dans cette partie de la Sicile, c'est bien Mazara Del Vallo, véritable coup de cœur de ce voyage, entre monument et casbah, un air d'Afrique du Nord court dans les rues de la ville. Ancien comptoir phénicien, place forte romaine, occupée par les arabes, Mazara était l'une des villes les plus importantes de la Sicile sarrasine. Le métissage est à l'honneur dans cette cité qui est le plus important port de pêche d'Italie. 

Au delà de ce métissages la ville est rendu unique par l'art, chaque ruelle a été confié à un artiste qui a pu décorer librement avec des carreaux de céramique... et puis au bout de ce dédale la Piazza Republica, magnifique ! La place est bordée de sublimes édifices : le Palazzo Vescovile, le Seminario du même nom et son impressionnant portique pourvu de 11 arches, le Seminario dei Chierici, la Cattedrale del San Salvatore, les ruines romantiques de l'Eglise San Ignazio... pour finir cette belle journée, un petit tour au bord de plage pour un petit plongeon...

La fin de mon voyage se fera à Sciacca, mais la route pour y arriver passe par Sélinonte et un arrêt s'impose. On imagine aisément comment ce parc archéologique devait être grandiose, au vu de ce qu'il reste aujourd'hui. L'histoire de ce lier est fascinante entre Hannibal et la seconde guerre punique... retour à mes cours de 1ère année d'Histoire Antique. Moins bien connue et préservée qu'Agrigente, Sélinonte est une belle surprise et permet un passage dans l'histoire très ancienne de la Sicile.

À Sciacca, la vie coule doucement, la ville est entièrement tournée vers la mer avec ces balcons ensoleillés et de vastes espaces verts. Le bas de la ville est consacré à la pêche, le port, les bateaux, tout y est. En se baladant au détour des ruelles, de magnifiques bâtisses surgissent comme la Porta Palermo, Palazzo Steripinto, Castello dei Luna... et pour finir par du farniente, les plages du côté du Capo San Marco sont parfaites !

La Sicile est île magnifique, les paysages sont remplies de lumières et de relief, le soleil vous réchauffe et sui plus est les siciliens sont tout à fait charmants, j'ai retourné chez eux un beau mélange entre les grecs et les corses, beaucoup de caractère mais surtout beaucoup de bienveillance.

La gastronomie sicilienne est aussi succulente, les Arrancini, les bruschetta, la Caponata, sans oublier les pâtes et surtout les sauces qui les accompagnent, les plats à base de poissons, et en désert le Cannoli... bref de quoi satisfaire les papilles !